Première Guerre mondiale

Dès le 4 août 1914, un officier belge demande aux Carmes d’évacuer leur monastère. Ils vont partir mais l’ordre étant contremandé, ils rentrent au couvent quelques heures plus tard.

A ce moment, des soldats belges creusaient des tranchées sur la colline et construisaient un poste d’observation avec les madriers qui devaient servir à monter un échafaudage pour la construction d’une tour de l’église.

Le 6 août, les obus vont déferler sur Liège et le 7, les projectiles se croisent sur la colline.

« Le 11 août, l’artillerie allemande entre en action. Pendant une heure, 80 obus s’abattent sur l’église et le couvent. Les dégâts sont énormes : une partie de la toiture est béante, les corridors sont transformés en un tapis d’éclats de verre. La bibliothèque fut particulièrement touchée. Les dégâts de l’église sont immenses : le toit offre un aspect lamentable, une voûte a croulé, la rosace du transept n’existe plus, d’énormes blocs de pierre détachés des ogives et des fûts couvrent le pavement avec des tas de briques, toutes les vitres sont en miettes, etc. »

Le 13 août, vers 9 heures du matin, le fort de Chaudfontaine saute. Près de septante soldats perdirent la vie dans l’explosion Deux religieux et des civils iront au fort secourir les blessés et inhumer les morts. Le 21, le Père Prieur et des notables de Vaux furent enfermés comme otages dans le même fort. Le 30, le supérieur fut relâché mais d’autres Pères le remplacèrent à tour de rôle. On répara tant bien que mal et très provisoirement les dégâts faits à l’église, et l’on y recommença le service du culte. Les toitures effondrées furent réparées dès décembre 1914. D’autre part, grâce aux indemnités de guerre, d’importants travaux de restauration et d’embellissement furent entrepris.

Seconde Guerre mondiale

En mai 1940, la colline connut une réédition des bombardements avec des dégâts beaucoup plus importants. Les murs du transept furent largement troués en haut à droite de la rosace, à gauche près de la balustrade des orgues. Celles-ci furent pulvérisées. Les voûtes de la nef latérale droite volèrent en éclats. Il fallut abattre ce qui restait encore debout mais dans un équilibre instable. La splendide basilique de naguère fut affreusement blessée.

Ce n’était pas terminé, car fin 1944, notamment le 23 novembre et début 1945, des bombes volantes, appelées également robots ou V1, causèrent des nuisances aux toits et aux fenêtres du couvent.

Le 5 septembre 1944, les Américains arrivent dans la région et certains seront logés dans la maison de retraite ainsi que dans la cave-abri.

En novembre 1944, ayant appris qu’une mission suisse avait établi son quartier général à Angleur, le Père Prieur, d’origine suisse, va intéresser ses compatriotes à la misère des sinistrés valcaprimontois. Avec l’aide des autorités communale et de la section locale de la Croix Rouge, il va organiser un goûter et réunir une soixantaine de mineurs pensionnés. Ils recevront deux tasses d’ovomaltine, accompagnées de petits pains et de triangles de fromage suisse !

Il faudra beaucoup d’argent pour reconstruire, restaurer les bâtiments. Le 21 janvier 1946, le Père Prieur demandera l’aide du couvent des Carmes de Brooklyn. Ces derniers lancèrent un appel urgent à leurs compatriotes.

Des prisonniers allemands furent mis à la disposition du Couvent pour travailler à la reconstruction de l’édifice. Ils venaient du camp de Vottem et ensuite du camp du Bois d’Avroy.

Un nouveau maître–autel en pierre bleue de Soignies surmonté d’un baldaquin octogonal soutenu par six colonnes sera reconstruit. Notre-Dame du Mont Carmel trônera au-dessus du tabernacle.

Sources

Père Eugène o.c.d., « Chèvremont promenades histoire pèlerinages », Chèvremont, (19 ??), p. 39.